Rougiers
Le gisement de Rougiers se situe dans la zone du Vallon de la Capelette à 3km au Sud du village portant le même nom et s'étend sur une longueur d'environ 1km en direction Nord-Est Sud-Ouest. Il se compose de deux lentilles minéralisées qui sont estimées à 375 000 tonnes. La bauxite se présente en couche irrégulière et de faciès très variable. Elle repose sur un mur dolomitique karstifié et le toit est constitué de bancs calcaires stratifiés souvent diaclasés. Le pendange de la couche de bauxite est de 8° à 10° en moyenne vers le Sud-Est. Il s'agit de travaux de faible étendue, principalement à l'affleurement.
Il semble que les premiers travaux artisanaux ont débuté au cours de la première moitié du XXe siècle. Ils correspondent à des décapages superficiels le long des affleurements et à quelques amorcent de galeries. La profondeur des travaux n'a jamais excédé les 10m. Les contraintes d'extractions sur ce site (proximité du massif protégé de la Sainte-Baume, exploitation en souterrain imposée) ont contraint la Société Aluminium Pechiney à effectuer de nombreux sondages avant lancer quelconque travaux d'extraction de grande envergure. En 1957, une première campagne de forages débute sur une zone de 4km2 : il en résulte 42 sondages et 2430m de longueur totale forée. En 1968, une deuxième campagne, couvrant le secteur Est de la zone de Rougiers, comptabilise 15 sondages et 850m de longueur totale forée. La minéralisation observée est plutôt réduite et silicieuse. De mars 1971 à mars 1972, une troisième campagne est effectuée dans la partie centrale avec 141 sondages et 5680 de longueur totale forée. Au total, sur la période de 1957 à 1972, c'est 8960m qui ont été forés par 196 sondages. Ces campagnes successives n'ont hélas pas permis de définir un gisement assez important et par conséquent aucune activité minière d'extraction à grande échelle à vue le jour sur ce site.
C'est donc par l'arrêté ministériel du 22 novembre 1991 que la société Aluminium Péchiney a été autorisée à renoncer au permis d'exploitation des mines de bauxite de Rougiers, institué à son profit par arrêté ministériel du 5 décembre 1986.
Cette piste rouge au milieu du calcaire avec ces petits terrils sur le côté sont nous font dire que nous sommes sur le bon chemin
Cette petite étendue servait de plateforme pour le chargement du minerai au début du XXe siècle
Visible à l'affleurement, de nombreux départs galeries témoignent de l'activité minière sur l'aval du gisement
Toutes ces galeries ont à peu près la même configuration, elles sont creusées sous un toit calcaire, de faible section (hauteur 1.5m, largeur 1.5m) et tombent rapidement dans le noyage. Ce type de travaux artisanal est très répandu pour l'extraction de petites poches de bauxite.
Certaines poches sont plus grandes que d'autres et offre d'assez grands volumes.
Quand les surfaces exploitées sont plus vastes le toit est soutenu par des chandelles (boisage).
Inutile de s'attarder sur ce site qui ne présente que peu d'intérêts. En surface la nature a repris ses droits et si vous voulez observer les nombreux départs de galeries présents à l'affleurement, vous tomberez sur des travaux anciens n'atteignant que 5 à 10 mètres de longueur et plutôt en mauvais état. Ce gisement est nommé uniquement dans le fait qu'il est lié au exploitation importantes de Tourves et de Mazaugues.
Sources :
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BRGM - Jean- Pierre Lajoinie et Pierre Laville
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Les Gueules rouges. Un siècle de bauxite dans le Var