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Gisement de Garrot

La concession de Garrot se situe dans le massif du Tanneron sur la commune de Bagnols à quelques centaines de mètres à l’Ouest du Hameau des Esterets du Lac. Le champ filonien de Garrot a été découvert vers le milieu du XIXe siècle. Il fut d’abord exploité de manière artisanale dans le but de fournir les verreries de la région puis au début du XXe siècle, avec le développement des industries de l’acier et de l’aluminium, son activité s’est intensifiée ce qui a conduit Herbinger Pierre-Jean, en 1925, à mettre le gisement en valeur. Cela aura pour conséquence, de voir naître en 1946, la compagnie minière française : La Société des Mines de Garrot.

Le gisement est constitué de 11 filons qui se répartissent du nord au sud en trois faisceaux sur une longueur d’environ trois kilomètres du Nord au Sud et d’un kilomètre d'Est en Ouest :

- le faisceau nord comprend les filons : Max, Gilbert et Mustapha ;

- le faisceau central comprend les filons : Merle, Rigault, Pont et Garrot ;

- le faisceau sud comprend les filons : Escolles, Pierre, Jean et Claude.

Filon du pont 01

Un douzième filon, le filon de « la Madeleine » (ou la Magdelaine), est situé en dehors de la concession, plus au Sud.

 

Tous les filons sont encaissés dans le socle cristallophyllien du Tanneron, constitué par la formation des gneiss de Bagnols, à proximité immédiate du bassin houiller du Reyran. Ils ne pénètrent jamais dans les terrains carbonifères. Le remplissage est à fluorine et quartz dominants. La barytine est rarement présente sauf dans le filon Max où elle est, en outre, abondante. Les sulfures sont pratiquement absents sauf des traces de pyrite.

 

 

Si ce gîte a été exploité depuis le milieu du XIXe siècle de façon périodique, il aura fallu attendre le début du XXe siècle pour voir apparaître les premiers gros travaux. Durant la période de l’entre deux guerres, le gisement de Garrot a fourni environ 100 000 t de spath métallurgique en grande partie exporté vers les États-Unis. Suite à l’expropriation due à la construction du barrage de Malpasset, en 1952, la production réduira énormément car seul les filons des Escolles, de Saint-Jean et de Saint-Claude seront exploités pour une production de 12 000 tonnes entre 1947 et 1958. La destruction du barrage, en décembre 1959, relancera une certaine activité jusqu’en 1972. Les travaux furent définitivement arrêtés en 1975.

De rares vestiges peut être observés dans les alentours du carreau de la mine

 

- Le filon de Garrot :

Situé en plein centre du gisement, c'est ici également que se trouvaient tous les bâtiments de l'exploitation aujourd'hui disparus. Il a été l'un des premiers filons exploité de façon intense car il renfermait un tonnage très important. En effet, il disposait d'une puissance pouvant atteindre un maximum de 7 m, sur un pendage variant entre 50° et 70°. Cette lentille était formée de branches minéralisées séparées par un intercalaire stérile mesurant entre 1 et 2 m.

Les travaux sous la côte 102 ont été noyés vers la fin d'année 1949 et, à partir de 1953 en raison du projet de mise en eau du barrage Malpasset, les travaux ont pu reprendre au dessus de cette côte.

Il ne reste à ce jour plus aucune trace des travaux miniers de ce filon. Le puit a été remblayé et taluté en 2006 et se trouve maintenant sous les ronces. La partie supérieure, exploitée à ciel ouvert, est encore accessible, mais se constitue d'un escarpement de falaise d'une quinzaine de mètres de hauteur où la stabilité des blocs laisse à désirer.

Filon de Garrot 03
Filon de Garrot 02

Que ce soit en vers le haut ou vers le bas tout semble très instable et les effondrements sont nombreux pouvant laisser entrevoir des excavations. Mais aucune véritable galerie.


 

En remontant depuis le filon de Garrot vers le nord, on retrouve de nombreux puits obstrués ainsi qu'une structure ressemblant à un barrage certainement pour faciliter le traitement du minerai dans les bâtiments en contre bas.



 

- Le filon du Pont :

Est considéré comme une petite poche de minéraux plutôt qu'un véritable filon. Long d'à peine quelques dizaines de mètres, il est composé d'une galerie de roulage dont l'entrée est visible au niveau du cours d'eau du Reyran et ressort à une vingtaine de mètres plus haut. Hélas les accès ont été sécurisés.

Situé en contre bas des filons Merle et Rigault toute la zone a été talutée et la végétation reprend peu à peu le dessus ne laissant plus rien apparaitre.

- Le filon Rigault :

Orienté nord-ouest sud-est s'étend sur 200 mètres et se situe entre le filon du Pont et celui de Merle. Bien qu'essentiellement fluoré il contient 20 à 40% de quartz sous forme de filonnets disposés aux épontes. Il n'a jamais été exploité de façon intense. Les deux filons ont été principalement  attaqués dans les élargissements sur deux niveaux différents mais cela n'a pas suffit  à atteindre un rendement suffisant.  

Bien que sécurisée, l'entrée du filon est encore visible. 

 

Bien que sécurisée, l'entrée du filon est encore visible. 

 

- Le filon Merle :

Se situe au dessus des premiers deux filons décrit précédemment. Son extension est peu importante et sa puissance irrégulière (entre 0,8 et 1 mètre de moyenne avec un pendage de 80° ouest). Seuls les secteurs ayant la plus grosse puissance ont été exploités. La production extraite de ce filon est estimée à 9 000 t de spath fluor sur deux périodes,  une première entre 1925 et 1932 et une seconde entre 1953 et 1956.

Sur place plusieurs tranchées semblent se diriger vers les filons, mais rien n'est accessible.  

De nombreuses haldes sont présentes mais ne donnent que sur des galeries de recherchent de faibles profondeurs

 

Galerie recherche filon de Garrot

La vue à l'intérieure d'une galerie de recherche

 

Lors d'une prochaine visite, il nous faudra aller explorer les faisceaux nord et sud afin de faire le tour complet de l'ensemble filonien de Garrot, mais il semblerait qu'il y ait encore moins de vestige visible que sur la partie centrale.

 

Sources :

 

  • Rapport Geodoris de 2016

  • Gilbert Mari : mines et minéraux de la Provence Cristalline

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